Mardi 5 septembre 2023, la Mutualité Française Saône-et-Loire a organisé la pose de la première pierre de la plateforme médico-sociale de la Mutualité Française Saône-et-Loire, en faveur des enfants et des jeunes en situation de handicap.
Depuis 1972, la commune de Buxy accueille l’Institut Eugène Journet (anciennement IMPro), qui était alors la première « œuvre » mutualiste créée en Saône-et-Loire. A cette époque, la Mutualité se positionnait déjà pour apporter des réponses face aux besoins de la société.
Le pôle Handicap Enfants dispose aujourd’hui d’un agrément pour plus de 350 places sur l’ensemble du Département et pour les territoires sur lesquels la Mutualité Française Saône-et-Loire est présente en accord avec l’ARS.
Ainsi, plus de 160 jeunes sont actuellement accompagnés par la plateforme implantée à Buxy, à travers les différents dispositifs ITEP, IME, DISP et PCPE. Mais dans une démarche inclusive, plusieurs dispositifs rattachés à l’institut Eugène Journet sont déjà installés à Chalon-sur-Saône et Saint-Rémy.
La création de cette plateforme médico-sociale sur Chalon-sur-Saône sera un élément structurant du Pôle handicap enfants de la Mutualité Française Saône-et-Loire.
FAVORISER L’INCLUSION
Pour remettre un petit peu de contexte, l’Institut Eugène Journet a été créé suivant le schéma des années 70 qui n’est plus au goût du jour, puisqu’en effet, aujourd’hui, les besoins de la société ont évolué.
De nos jours, les Politiques Publiques préconisent l’inclusion et la localisation de cette plateforme située à une vingtaine de kilomètres de Chalon-sur-Saône ne répond plus à ces attentes.
Effectivement, cette implantation en périphérie ne favorise pas l’inclusion, que celle-ci soit sociale, culturelle, ou professionnelle. De plus, la notion d’internat permanent ne correspond plus toujours aux besoins systématiques et aux aspirations des personnes accompagnées de leurs familles.
Ainsi, l’inclusion est aujourd’hui un des enjeux primordiaux de la création de cette nouvelle plateforme médico-sociale, comme l’évoque le Président de la Mutualité Française de Saône-et-Loire, Gilles Deschamps : « Transformation, plateforme, dispositif, inclusion, prestations, auto-détermination, SERAFIN, habitat et école inclusive, foyer éclaté, ESAT hors les murs, SESSAD renforcé, etc. Autant de termes et de concepts qui montrent que, près de 20 ans après la loi « handicap » du 11 février 2005, le secteur du handicap opère un fort virage, reflet de l’évolution de notre société.
L’inclusion des personnes en situation de handicap est un enjeu majeur pour notre société et nécessite l’engagement de tous au quotidien. Si les professionnels du secteur médico-social œuvrent au quotidien pour favoriser cette dynamique, la poursuite de la transformation de l’offre médico-sociale doit contribuer à cette évolution sociétale par la création de nouvelles modalités d’accompagnements toujours plus adaptées aux attentes et aux besoins des personnes en situation de handicap. »
Cette nouvelle plateforme permettra également d’augmenter notre capacité d’accompagnement ainsi que les modes d’accompagnements, en favorisant les accueils, qu’ils soient séquentiels, diversifiés ou personnalisés ou en renouvelant les approches psycho-éducatives.
Enfin, nous ambitionnons de créer un lieu qui sera capable d’allier les nouvelles modalités d’accueil et d’organisation, de tenir compte de nos spécificités, tout en favorisant l’inclusion.
LE PROJET
Concernant la description du projet en lui-même, celui-ci est composé de 3 800 m² de terrain, parmi lesquels nous pourrons retrouver 1 900 m² de bâtiments.
Le projet comprend de petites unités propres à chaque public, dans un esprit « cabanes indépendantes » mais reliées.
Un tiers lieu doit permettre de créer des liens entre les usagers de la plateforme et les différentes composantes du quartier (habitants, écoles, maison de quartier, résidence seniors, commerces…). Ce tiers-lieu doit favoriser les rencontres et les échanges autour des thématiques numériques, culturelles, le lien intergénérationnel…
Un axe autour de l’alimentation et de la restauration sera plus particulièrement développé, comme support à l’insertion professionnelle mais également à la socialisation et à la rencontre.
Ce bâtiment sera sécurisant pour les jeunes accompagnés, les professionnels et les biens, tout en proposant une véritable ouverture sur l’extérieur
Cette plateforme a pour objectif d’accueillir jusqu’à 180 jeunes, répartis en 4 unités différentes. Chaque unité sera dédiée à un dispositif bien précis. Parmi ces derniers, nous pouvons retrouver le dispositif DIME (Dispositif Intégré Médico-Éducatif), qui s’occupe des enfants et adolescents se trouvant sur le champ de la déficience intellectuelle, le dispositif DITEP (Dispositif Instituts Thérapeutiques Éducatifs et Pédagogiques), regroupant les enfants et adolescents présentant des troubles du comportement et de la conduite, le dispositif DAC (Dispositif d’Appui à la Coordination), qui concerne les enfants et adolescents présentant un handicap et disposant d’une mesure de protection de l’ASE et le dispositif PCPE (Pôle de Compétences et de Prestations Externalisées) accompagnement précoce, qui est quant à lui destiné à accompagner des enfants de 3 à 8 ans disposant ou non d’une notification MDPH mais présentant des troubles qui perturbent leur scolarité.
UNE AGENCE D’ARCHITECTURE DE RENOMMÉE INTERNATIONALE EN CHARGE DU PROJET
La réalisation architecturale de ce projet à été confiée au cabinet Triptyque, qui est une agence d’architecture et d’urbanisme franco-brésilienne, reconnue d’un point de vue international grâce notamment à son approche naturaliste et rationaliste. Les représentants de cette agence sont les deux associés fondateurs, Guillaume SIBAUD et Olivier RAFFAËLLI, diplômés de l’école d’architecture Paris la Seine et de l’institut d’urbanisme de Paris.
L’agence Triptyque a réalisé de nombreux projets emblématiques, principalement située en France et au Brésil, parmi lesquels nous pouvons retrouver le siège social de l’INPI à Courbevoie, la Villa M (centre de médecine connectée) à Paris, le siège social et la galerie d’art Columbia à São Paulo, l’hôtel cinq étoiles Lily of the Valley, situé à Croix-de-Valmer, la réhabilitation de l’hôtel dieu Cidade Matarazzo de São Paulo, et bien d’autres…
Ce nouveau projet de plateforme médico-sociale opte pour un certain parti-pris d’un point de vue architectural. En effet, cette structure ne sera pas identifiée comme un établissement médico-social, notamment à cause de ses nombreuses ouvertures sur le monde extérieur.
L’architecture de ces bâtiments sera évolutive, modulaire, et adaptable selon les besoins des personnes accompagnées et aux méthodes de travail qui seront appliquées.
Cette plateforme sera composée d’un modèle architectural innovant, basé sur l’écoresponsabilité, avec notamment l’usage de matériaux en faveur et en respect de l’environnement, comme le bois.
Les différents professionnels qui interviendront dans ces locaux auront également des espaces de travail mutualisé, toujours dans un esprit d’inclusion, facilitant les échanges et interactions entre chacun d’eux.
Enfin, ce centre sera implanté dans un quartier en réhabilitation, afin de nous inscrire dans une démarche dynamique, avec des enjeux de mixité sociales, ainsi qu’avec l’ambition d’apporter une plus-value aux personnes accompagnées et aux habitants de quartier.
Parmi les bénéfices attendus de ce projet, nous pouvons retrouver le développement des compétences des jeunes accompagnés au cœur de la cité, le développement de nouveaux partenariats permettant l’inclusion des jeunes accompagnés, ou encore l’intervention sur les lieux de vie des jeunes afin de maintenir leur inclusion dans leur milieu d’origine.
PROJET SOUTENU PAR L’ARS BFC
Le coût total de ce projet d’élève à hauteur de 6,8 millions d’euros et est financé par l’État et l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Après avoir déposé le permis de construire lors de ce début d’année 2023 et avoir débuté les travaux au cours de cet été, cette plateforme médico-sociale a pour objectif de voir le jour et d’accueillir les jeunes et équipes de l’Institut Eugène Journet d’ici août 2024.